Echouage saupes
Surmortalité de saupes à Port-Saint-Louis
IECP
Matrices suivis : Faune halieutique
Description :
Le mercredi 11 janvier 2017, plusieurs citoyens de Port-Saint-Louis-du-Rhône ont signalé la présence de plusieurs centaines de saupes (Sarpa salpa) adultes (20 à 30 cm) échouées, mortes ou agonisantes, sur les rives du Canal Saint-Antoine au sud de la ville. Cette mortalité soudaine ne touche qu'une espèce.
Les principaux paramètres de l’eau (température, pH, salinité) ont été mesurés sur place, et des prélèvements d’eau ont été réalisés pour des mesures d’oxygène dissous, azote et carbone organique dissous, effectués moins de 48h plus tard au Laboratoire Chimie et Environnement de l’Université Aix-Marseille (LCE). Une douzaine de poissons a également été rapportée au laboratoire de l’Institut Écocitoyen afin d’être disséqués et conservés en cas de besoin ultérieur.
Les valeurs de concentrations en carbone organique dissous et en azote total, normales pour une eau de mer, ont permis d'éliminer toute pollution organique. En revanche, la température mesurée était remarquablement basse, autour de 5 °C dans le Canal St Antoine. Les eaux du Golfe de Fos étaient plusieurs degrés plus chaudes, entre 8 et 9 °C. D’autre part, la dissection de 6 saupes au laboratoire a montré que les intestins des poissons étaient aux trois-quarts vides, et que ces poissons, herbivores, ne s’étaient donc presque pas alimentés depuis au moins 48 h. Enfin, aucune trace de lésion, de coloration, ou autre atteinte physiologique anormale n’a pu être observée. Les ouïes sont apparues parfaitement saines. La température de l’eau la plus favorable pour les saupes est de 22 °C, et des travaux scientifiques ont montré qu’en dessous de 10 °C, ces poissons ne disposaient plus que de 25 % de leurs ressources vitales. En extrapolant à une eau à 4 °C, les saupes ne disposeraient plus que de 0,1 % de leurs capacités. Les poissons étant des animaux à sang froid, ils doivent nécessairement puiser leurs calories dans l'eau. Une température trop basse risque d’entraîner un état de quasi hibernation, voire la mort en raison de l’incapacité de se nourrir ou de se déplacer qui pourrait en résulter.
Le froid est probablement la cause de la mort de ces poissons. Le banc de saupes s’est retrouvé piégé dans le canal et l’eau refroidie par les conditions météo ne pouvait pas être réchauffée par les apports du large.
Des précédents avaient été observés dans l’Étang de Thau et dans l’Étang de Berre, notamment sur des allaches, mais pas de façon aussi massive et localisée qu’ici.
Fréquence des relevés :
ponctuelle
Date :
2017 - 2017
Réglementaire :
non
Types des connaissances produites :
Rapports
Zone géographique des relevés:
Etangs - Littoraux,
Carteau
Contact
Dron Julien - julien.dron@institut-ecocitoyen.fr